J’ai adoré. Non vraiment, je suis sincère, les mots me manquent pour dire combien il est indispensable que tout homme aille, si ce n’est déjà fait, voir ce grand moment de cinéma ! Si l’on juge un film à l’aune de la rémanence mentale et thématique qu’il suscite, alors assurément, SEX AND THE CITY est un chef d’œuvre.
En préambule, je dois avouer que je n’étais pas un fidèle de la série initiale, tout juste ai-je vu sans déplaisir, une dizaine d’épisodes aux côtés de mon épouse qui elle, était bien plus fan que je ne l’étais. Á mon sens, cette série tirait son épingle du jeu par le ton résolument moderne usité par les 4 principales actrices. Pour la première fois dans l’univers formaté et aseptisé de la télévision américaine, on nous montrait que des femmes, en l’occurrence des « working women » profondément ancrées dans leur époque et un milieu urbain, pouvaient parler crûment d’un sujet aussi trivial que les mecs ou le sexe. Une sorte de monologue du vagin populo et chic à la fois ! Mais faut il préciser, ce qui était novateur à la fin des années 90 l’est il encore en 2008 ? Ah, ah…Là je ménage le suspens, faut que je me garde quelques biscuits !
« Décider » d’aller voir SEX AND THE CITY le film, c’est déjà en soi le début de l’expérience filmique ! Ma femme, voyez vous, et ne lui en déplaise, exerce une profession qualifiée d’intellectuelle : Etudes supérieures, école d’histoire de l’art prestigieuse, et enfin un emploi au service culturel d’un musée nationale parisien, bref vous voyez le genre… Vous nappez le tout d’un goût immodéré pour la lecture de roman (1 tous les 3 jours), ainsi qu’une inclinaison certaine pour le BIO et le développement durable, et vous obtenez la parfaite incarnation d’une gauchiste tendance Bobo (Parfait pendant je vous rassure de mon auguste personne !)… Le pouvoir d’achat en moins.
Cette définition a pour but de vous faire comprendre que ma mie, en matière de cinéphilie, aura toujours un penchant naturel pour les films iraniens tournés en super 8, durant 6h30 ! Et racontant la triste histoire d’une famille de paysan qui n’a qu’une galette de terre à manger pour les 3 mois à venir, mais rien pour la faire cuire !
Bref des films exigeants ! Et puis quelque fois, au milieu de cette punition des sens, vient se glisser un Hugh Grant, un Jude Law, un Bridget Jones ou comme cette fois ci, un SEX AND THE CITY !
Arrivés devant le cinéma, le MK2 Nation, on est déjà devant ce qui semble être un conditionnement mental, que des nanas ! Par 2, par 3, par bus ! Des cheptels de girls “who just want to have fun !”
Je fais 1 mètre 82, 85 kilos, j’suis chauve et basané, j’me sens mal… Vraisemblablement, y a un public cible.
Puis les bandes annonces… Ah non tiens ! Y en a pas… Les filles ne sont pas là pour voir d’autres films, aujourd’hui c’est Carrie ou rien, na ! Par contre des pubs ça y en a ! Pour du parfum, des tampons, des sous-vêtements… Non vraiment là, je commence à me sentir à l’aise !
Et puis enfin, le film tant attendu… 2h25 après (Oui quand même, c’est long, y devait en avoir des choses à dire ! C’est le Seigneur des anneaux version BIBA), je me tourne vers ma femme, impatient d’entendre ce qu’elle a à me dire, et là déjà, elle prend son temps avant de tourner son visage vers moi ; finalement elle le fait…
-C’était sympa, non...
Et là d’un coup, flagrant délit de mauvaise foi ! Car oui ! Inutile de le nier, ce film est d’une bêtise abyssale ! Sous le prétexte fallacieux d’un film fait pour les filles, on a droit à une publicité pour produits de luxe de 2 heures et demi ! On aurait adapté le catalogue de la Redoute en film, c’eût été pareil !
Je suis malheureusement, tristement habitué au placement de produit dans les films, mais c’est la première fois que suis spectateur d’un placement de film au milieu d’une grosse pub ! L’intrigue d’une simplicité confondante (ce qui en soi n’est pas un drame !) est traitée par-dessous la jambe ! Combien ces protagonistes qui n’ont rien d’autre à foutre de leurs vies que d’acheter des chaussures à 400 dollars, auraient gagné comme temps si ils s’étaient parlés comme on le fait généralement dans la vraie vie ! Mais parler, ça prend du temps quand t’essaie tes robes de marié de grand couturier, en n’omettant jamais de citer la marque, tout cela pendant 5 minutes ! (Du jamais vu de mémoire de spectateur ! Même à Culture pub, y z’aurait pas osé !)
Le bonheur c’est simple comme un sac Vuitton isn’t it ? Tu parles d’une compensation toi… Mais faut bien ça, quand t’as du mal à retrouver ton love… Pourtant, ceux qui ont vu le film, sauront qu’il est pas dur à trouver, il est accroché aux clés de la grosse noire qu’a tout compris à la vie ! Le méchant mâle : Mr Big, charismatique comme un poulpe, est évacué du film passé son hésitation à se marier avec la greluche anorexique qui pense qu’à sa penderie, (Vilain, tu passeras ton nouvel an tout seul à bouffer du homard pour qu’on voit bien comment t’en chie !) pour revenir tout contrit dans les 3 dernières minutes du film, et avoir un beau mariage de prolo au Flunch ! (Tellement trendy this year !)
Et puis quand au reste de l’équipe, et bah je crois qu’elles ont des problèmes…Enfin je crois ? Samantha ne baise plus assez donc elle mange, Charlotte…ça va bien, ah non ! Á un moment, elle a des troubles gastriques et ça c’est rigolo… Et quand à Miranda, c’est encore la mieux lotie, elle semble avoir un semblant de travail et un semblant de vie « normal » ! C’est encore à ce personnage auquel on s’identifie le plus, tant on a rien à manger dans ce film… C’est le régime Bradshaw, faut pas manger sinon tu rentres plus dans ta robe ! Elle de son côté, il lui arrive de ces choses, à un moment, tenez vous bien, elle prend le métro ! Pourquoi, ils n’y ont pas pensé pour Indy, c’est l’aventure, le métro… Oh mon dieu !
Le tout est emballé dans une réalisation comme on en fait plus ! (Mais y a une raison pour ça !) Carrie pleure face à la mer ; elle est triste…Elle veut y croire au love, alors elle écoute ses messages, non c’est trop dur, trop tôt…Vite se débarrasser du passé, et surtout du portable, zou je le lance le portable ! (De toutes façons, l’environnement, l’écologie, le prix que ça coûte, je m’en fous, je suis pété de thunes !) Gros plan sur le portable qui tombe emporté par le ressac de la mer du Mexique… Mise en scène inspirée.
Le plus consternant dans ce film reste tout de même la mauvaise foi que suscite ce film chez la gente féminine, combien de fois, amis hommes qui me lisez, l’être aimée ne s’est il déchaîné contre un film d’action (autrement moins mauvais que cette croûte) auquel on l’avait plus ou moins traîné ! C’est vrai des films de seconde zone, on en a vu, on en a même aimé mais là quand même, mesdemoiselles, votre sens critique habituellement si aiguisé ne peut être à ce point anesthésié devant les scories de ce film.
D’autant que je ne vous raconte pas l’image de la femme à laquelle vous souscrivez en défendant ce film : Mon rêve, c’est dépenser du fric en fringue de luxe, baiser comme un lapin, me marier et faire des gosses !
Mais peut être est ce moi qui a une image trop haute de la femme ? Peut être suis-je dans l’erreur, et la vérité qui m’est apparue dans ce film est trop aveuglante pour que je la regarde bien en face… Dans ce cas, pardonnez moi pour mes propos mesdames, j’imaginais que finalement, vous valiez mieux que nous.
Néanmoins, je le répète, j’ai adoré… Pourquoi me direz vous, et bien messieurs, tout simplement parce qu’après vous avoir infligé ce film, madame taraudée par la culpabilité, acceptera de voir ce que vous voulez !
Elle est pas belle la vie ?
Hé,hé !
Á demain pour Speed Racer !
PS : Julie, calme toi surtout, c’est mauvais pour tes révisions-)
