Ça y est la coupe du monde du
monde de rugby a débuté sur des chapeaux de roue, voilà bien une expression que
j’utilise depuis ma plus tendre enfance et dont je n’ai jamais réellement saisi
le sens. Des chapeaux de roue ? Si l’un des rares lecteurs de cette
chronique sait de quoi il retourne, qu’il n’hésite pas, on n’est jamais trop
vieux pour apprendre !
La coupe du monde disais je a
débuté, et fidèle à notre réputation de bravache grande gueule chauvin, à nous
français, on…(Vous remarquerez comment, lorsque l’on parle du sport, on utilise
facilement le on, quand tout ce que l’on a fait, c’est poser son céans sur un
fauteuil, un verre dans une main la télécommande dans l’autre, en invectivant
son téléviseur, ce qui sur l’échelle des actes inutiles et totalement dispensables
de la Vie, se
situe au deuxième barreau avant le sommet !)
Je disais donc ON s’est pris une
tôle ! Tôle collector s’il en est, vu qu’elle a eu lieu à domicile !
Chez nous ! Sur notre terrain ! Et ça c’est une grande première, mais
c’est aussi ce qui fait parti de notre charme à nous, humbles gaulois, être
capable de faire la morale au monde entier, se poser en thaumaturge universel
et en moins de deux, rattrapé par le principe de réalité, se prendre une
gamelle devant ce même monde !
Et pour cela, j’ai envie de dire
merci ! Merci aux dieux du stade ! J’imagine aisément que cette
défaite a dû vous coûter, après tout vous êtes payés pour gagner, c’est plus ou
moins le principe, non ?
Néanmoins, en jouant comme vous
l’avez fait, vous avez crevé d’un coup ce ballon d’orgueil médiatique national
qui obscurcissait depuis quelques semaines la fenêtre de mon plaisir ! Car
oui, au risque de me répéter, je haïs le sport, filmé, enregistré, retransmis,
etc.
J’exècre ces hordes de fans, sacs
à bière, errant dans nos rues les soirs de championnat, le visage peinturluré
aux couleurs de leur équipe favorite, maquillé grossièrement par un enfant de 8
ans qui n’a visiblement pas bien suivi ses leçons de coloriage au cours
préparatoires ! et oui ça déborde…
J’abhorre ces chants belliqueux
que cette foule sans visage scande dans ces stades, cousin pas si lointain des
arènes de Rome ! Bref ça me courre sur le haricot !
Car à chaque fois, quelques
semaines avant un championnat quelconque auquel la France doit participer, et
cela quelque soit le sport, on a droit au sempiternel emballement médiatique
qui veut nous faire croire que nous sommes les meilleurs en tout !
Or, sur bien des sujets, dans
biens des domaines, et cela n’est pas honteux, il nous arrive d’être grave à la
ramasse !
Et j’ai envie de dire est ce
grave ? N’aurions nous pas le droit de ne pas être bon ? D’être le
dernier ? D’ailleurs, allons plus loin, y a-t-il encore sur cette terre de
la place pour les derniers ? La
Vie doit elle se vivre le pied au plancher ? D’ailleurs
cet axiome nécessite déjà au préalable d’avoir une automobile ! Et moi je
dis, vive la marche à pied, vive la non compétitivité, emmerdons la vitesse,
niquons la victoire ! Na !
Pour finir, j’aimerai voir ces hordes
de supporters et de commentateurs sportifs témoigner de la même ferveur pour
les débats d’idée ! Les championnats d’idéaux ! De grands sportifs de
l’intellect ont réalisé des exploits tels que le droit de vote des femmes,
l’abolition de l’esclavage, la déclaration des droits de l’homme, des
révolutions pacifiques ! Voilà bien le genre de championnat que j’aimerais
supporter, le reste m’étant insupportable !
FRED