Ce matin, je dégustai un café
dont j’ai le secret, c'est-à-dire trop fort ou pas assez, c’est ainsi que va ma
vie : Je ne dispose pas du gène qui permet de savoir combien de cuillérées
à café il faut verser dans la cafetière pour créer un breuvage digne de ce nom.
Etonnement, ma femme semble en
être pourvue, ce qui me fait douter de l’existence d’une égalité cosmique, savoir
faire le café étant une source de fierté pour bien des hommes comme chacun le
sait….
Toujours est il que j’écoutais France
Inter ; j’écoute toujours France Inter, j’écoute tout le temps France Inter,
j’allume la radio pour écouter France Inter comme d’autres regardent la télé. France
inter, c’est mon kif d’artiste bobo, gaucho-intello, catégorie dans laquelle je
refuse tout bonnement d’être catalogué, bien que j’en ai tous les stigmates n’est
il pas !
Bref j’écoutais, comme à l’accoutumée,
cette station du service public, quand soudain : 10h30 l’émission de
Colombe Schneck la dyslexique du réseau hertzien ! En plus d’avoir une
voix irritante au possible, cette femme semble s’être donnée pour mission d’écorcher
absolument tous les mots de notre chère langue française… Et croyez moi, elle
pourrait bien y parvenir.
Et qui était invité ce matin là :
Sebastien Cauet !
CAUET A France INTER ?! Me suis-je
dit. Y s’est perdu ? C’est moi qui me suis trompé de stations ? Un
coup de Sarkosy pour phagocyter le service public ? Il aura pas perdu de
temps le salopiot !
Mais non, le concombre ; j’aime
bien l’appeler le concombre, non pas que j’ai quoique ce soit contre les
concombres mais je trouve le mot particulièrement falot, le concombre disais je
donc, était là pour parler de son succès médiatique et de la sortie imminente
de son DVD réunissant les meilleurs moments de lui-même…
A France Inter ? Et il a pas
senti le piège ? Si c’est le cas, il est encore bien plus attaqué du bocal
que je ne me l’imaginais.
Car bien entendu, c’était un
traquenard ! Un règlement de compte entre deux Frances qui s’affrontent
sur tous les terrains en ce moment ! 53 contre 47 ! Gauche contre
droite ! Jamel contre Clavier !
Le pauvre Cauet est tombé sur
Eric Nauleau, critique acerbe de l’intelligentsia française, qui est, avouons
le, tout aussi énervant, qu’il avait raison lorsqu’il a brossé le portrait du
concombre, comme celui d’un trublion du pauvre n’ayant rien inventé et surfant
sur la petitesse d’une société qui se laisse aller à la sotte gaudriole quand
elle rentre du taf.
Naturellement, le ton est monté,
et je me suis demandé à quoi tout cela rimait. Bien sûr qu’il ne pouvait pas en
être autrement ! Qui pense encore qu’un terrain d’entente puisse être
trouvé entre ces deux visions du monde aussi diamétralement opposées.
L’un pense que l’on rit avec sa tête,
l’autre avec son corps. Qui a raison ? A vrai dire je n’en sais rien, et
je pense même que cela n’a aucune importance, si ce n’est que l’Epoque n’est qu’une
succession de cycles. Un jour c’est l’un, un jour c’est l’autre !
Aujourd’hui nous sommes dans un
monde du Cauet Roi, mais toute action entraîne une réaction contraire, et tôt
ou tard Cauet sera mis au placard avec la vaisselle de mamie…
Plus ça change, plus c’est
pareil, c’est la définition même de la Révolution.
Ah au fait je joue à Nancy samedi
prochain…
FRED